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Décor de cinéma (Movie set)

Les Arcades du Lac, œuvre du célèbre architecte catalan Ricardo Bofill, est un ensemble immobilier que l’on a vite surnommé « le Versailles du Peuple », à sa construction au début des années 1980. Aujourd’hui le soleil est voilé et l’ambiance colle bien à ce lieu échappé du cerveau excentrique de son architecte.

 

Moins connu que les Espaces d’Abraxas à Noisy le Grand, du même architecte, ce morceau de ville est tout aussi fascinant : une succession d’immeubles posés sur l’eau de manière théâtrale, un labyrinthe de rues identiques, un mystérieux temple grec posé au milieu d’une grande place circulaire, des formes géométriques et des diagonales affirmées, tout concourt à créer une atmosphère cinématographique. On a le sentiment d’évoluer sur un immense plateau de cinéma, on cherche en vain les caméras. Mais il y a tout de même quelque chose d’angoissant à arpenter ce labyrinthe minéral, où les colonnes géantes, les façades et les sols monochromes, la répétition des arcades semblent tout droit sortis d’un cauchemar orwellien.

 

A-t-on vraiment envie de vivre dans un décor de cinéma ? 

 

 

Les Arcades du Lac, the work of the famous Catalan architect Ricardo Bofill, is a real estate complex that was quickly nicknamed "the Versailles of the People", when it was built in the early 1980s. Today the sky is cloudy and the atmosphere fits well with this place escaped from the eccentric brain of its architect.

 

Less known than the Espaces d'Abraxas in Noisy le Grand, designed by the same architect, this district is just as fascinating: a succession of buildings rising theatrically from the water, a labyrinth of identical streets, a mysterious Greek temple placed in the middle of a large circular square, geometric shapes, everything contributes to creating a cinematographic atmosphere. We have the feeling of evolving on a huge film set, searching in vain for the cameras. But there is still something scary about walking through this mineral labyrinth, where the giant columns, the monochrome facades and floors, the repetition of the arcades seem straight out of an Orwellian nightmare.

 

Do we really want to live in a movie set?